Édito

La PAC « verte » était-elle impopulaire ?

Publié le 26 avril 2024
    Il est facile de critiquer la lourdeur administrative des dispositifs européens, et les agriculteurs n’ont pas manqué de le faire, dans le cadre de leurs revendications, ces dernières semaines. Mais au final, c’est l’écologie qui sort perdante de cette demande de simplification. Le parlement européen vient d’adopter une révision de la PAC, qui en allège considérablement les contraintes environnementales. Pourtant, les Français sont beaucoup plus partagés qu’on ne le pense.
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    71% des Français ne savent pas qu’il y a des élections dans un mois et demi. Les autres ont certainement lu nos deux dossiers qui réunissent des analyses des rapports de force politiques à travers le continent à travers les résultats d’un certain nombre d’élections nationales (Suède, Pays-Bas, Pologne, Espagne…) ainsi que les analyses des principaux enjeux du vote pour le prochain Parlement européen. Cette semaine, deux contributions viennent enrichir cet ensemble.

    La première éclaire l’opinion des Français vis-à-vis des obligations « vertes » de la politique agricole commune (PAC). Le Parlement européen a supprimé lors de sa dernière session cette semaine les principales exigences de conditionnalité environnementales qui avaient été introduites dans la PAC en 2021. La contestation de ces obligations s’est bruyamment manifestée dès le début de la campagne électorale. Mais ces mesures étaient-elles si impopulaires ?  Interrogés sur le sujet, les Français apparaissaient cette semaine plus divisés que prévu. Ce qui pose de redoutables problèmes stratégiques aux partis en lice, comme nous l’analysons ici.  

    La deuxième contribution présente la réflexion de la nouvelle Secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, au sujet de la transition énergétique. La transformation de notre système énergétique implique une série de décisions techniques pour réduire notre impact carbone, mais aussi un changement massif de nos habitudes et de nos modes de vie qui ne peut se faire sans concertation ni justice. L’enjeu n’est pas seulement technologique et industriel. Emplois, pouvoir d’achat, inégalités : les enjeux sont lourds et potentiellement coûteux. Mais l’inertie ou les mesures brutales seraient plus coûteuses encore. Nous pouvons en revanche faire de la transition un véritable projet de société mobilisateur pour peu que l’on se donne les moyens de construire des compromis collectifs.

    Autre dossier que nous enrichissons cette semaine : faut-il relancer la natalité ? Les discours politiques sur la natalité se suivent et ne se ressemblent pas toujours. Dans l’histoire française, depuis la IIIe République, un lien est établi par les mouvements familialistes entre la faiblesse démographique et le recul de la puissance nationale. Depuis, des mesures favorables à la natalité marquent en continu les politiques publiques françaises malgré des orientations idéologiques opposées du régime de Vichy puis de la IVe et de la Ve République. Comment les appels récents du Président de la République à un « réarmement démographique » s’inscrivent-ils dans cette histoire complexe ? C’est la question que nous avons posée à l’historien Christophe Capuano.

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