5 mars 2025
- Par Jean-Louis Missika
On ne dira jamais assez à quel point le juriste et spécialiste des nouvelles technologies de l’information Mike Godwin a causé du tort en inventant le « point Godwin », ce fameux point que l'on atteint dans une conversation quand on se met à évoquer le nazisme pour disqualifier les idées de son interlocuteur. Le nazisme est un épisode politique, certes monstrueux, qui s'inscrit dans la lignée des régimes politiques qui se sont succédé en Europe et dans le monde. À ce titre, il est légitime de l'intégrer dans des comparaisons historiques pour mieux comprendre les régimes actuels. Mais quand on tente de le faire, on est immédiatement disqualifié d'un point Godwin méprisant voire d'une reductio ad Hitlerum ricanante.
17 février 2025
- Par Jean-Louis Missika
En classant mes archives, je suis tombé sur une cassette VHS datée de 1990 et intitulée « Michel Rocard : Un pays comme le nôtre », avec pour sous-titre « Les défis du socialisme démocratique ». Cette vidéo résumait l’entretien qu’il m’avait accordé alors qu’il était Premier ministre depuis deux ans et que je dirigeais son Service d’Information . Cet entretien militant avait été produit par l’Association des Amis de Michel Rocard, créée pour préparer sa campagne présidentielle de 1995, campagne qui n’aura jamais lieu, malheureusement. Dans le montage, mes questions sont remplacées par des cartouches qui servent à chapitrer la conversation, et pour tous ceux qui n’ont pas vécu cette période, il me semble nécessaire de rappeler le contexte politique et international de cet entretien pour bien le comprendre.
14 janvier 2025
- Par Yoann Taïeb
Dans un contexte de chambre ingouvernable, le recours à de nouvelles élections législatives pourrait apparaître comme une solution évidente pour rétablir une majorité. Cependant, cette option comporte des risques politiques et institutionnels majeurs. Les acteurs politiques ont davantage d'intérêt à maintenir le statu quo.
6 décembre 2024
- Par La Grande Conversation
La motion de censure votée contre le gouvernement de Michel Barnier ne constitue pas une surprise. Elle marque la fin d’une tentative de gouvernement minoritaire appuyé sur l’abstention bienveillante de l’extrême droite. C’est une toute autre perspective qu’il faut ouvrir maintenant pour ne pas prolonger la crise. Aux parlementaires de prendre leurs responsabilités.
5 décembre 2024
- Par Jacques Lévy
Dans sa réaction à la réponse d’Olivier Bouba-Olga à son texte, Jacques Lévy précise ici, en ce qui concerne les résultats portant sur la France, les convergences et les désaccords qu’il relève entre leurs positions.
4 décembre 2024
- Par Olivier Bouba-Olga
Olivier Bouba Olga répond ici à l’article de Jacques Lévy que nous avons publié le 21 novembre dernier où il mettait en lumière l’accroissement des clivages territoriaux et le resserrement des clivages sociaux dans les élections américaines du 5 novembre 2024, et dans les législatives françaises des 30 juin et 7 juillet 2024. Sa critique porte sur la méthodologie employée et sur les conclusions qu’en tire Jacques Lévy sur les motivations du vote RN. Ce débat est particulièrement important parce qu’un diagnostic erroné sur les causes du vote d’extrême-droite conduit souvent les acteurs politiques à se tromper de stratégie pour contrecarrer le RN.
Débat
3 décembre 2024
La progression du vote en faveur du Rassemblement national aux élections européennes puis législatives a relancé le débat sur l’analyse électorale. Quelle place faut-il accorder à la localisation géographique des électeurs dans les motivations de leurs choix ? Au-delà des situations socio-économiques, la situation territoriale est-elle une variable explicative des comportements politiques ?
5 novembre 2024
- Par Olivier Costa
Le 30 septembre 2024, le procès du Rassemblement National (RN) a débuté devant le tribunal correctionnel de Paris ; il est prévu jusqu’au 27 novembre. Vingt-sept personnes (Jean-Marie et Marine Le Pen, 11 députés européens du parti, 12 assistants parlementaires et des responsables de la formation) sont poursuivies pour divers chefs d’inculpation, dont « détournement de fonds publics ». Il leur est reproché d’avoir, entre 2004 et 2016, salarié des agents du parti avec les fonds destinés à rémunérer les assistants des députés européens du RN. Le préjudice s’élève à 6,8 millions d’euros. La pratique aurait été systématisée dans les années 2000, pour aider le RN à faire face à des difficultés financières. Marine Le Pen, la présidente du parti à l’époque des faits, risque jusqu’à 10 ans d’emprisonnement, 150.000 euros d’amende et entre 5 et 10 ans d’inéligibilité. Ce procès pourrait donc bouleverser la vie politique française.
1 novembre 2024
- Par Camille Roussac
La concomitance au cours de l’année 2024 de scrutins décisifs au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en France offre l’occasion de comparer les programmes économiques des partis progressistes de part et d’autre de l’Atlantique et de la Manche. Cet exercice met en exergue les singularités de la gauche française, notamment son manque d’intérêt pour la production de richesse, l’innovation et la compétitivité.
23 octobre 2024
- Par Yoann Taïeb
Le « en même temps » macroniste était-il un projet de renouveau du centrisme ? Le dépassement du clivage gauche-droite faisait partie de la promesse initiale d’En Marche. Pour autant, ce projet ne situait pas la nouvelle force créée par Emmanuel Macron au Centre politique. Comment inscrire le projet politique du Président de la République dans l’histoire des Centres en France ?
8 octobre 2024
- Par Yves Bertoncini
La France apparaît affaiblie à l’orée du cycle politique européen 2024-2029 quant à sa capacité à façonner les grandes orientations de l’Union européenne (UE), c’est-à-dire en termes d’« influence nationale » à Bruxelles, Strasbourg et au-delà.
30 septembre 2024
- Par Collectif Le Sens du Service Public
La perspective d’une arrivée rapide de l’extrême droite au pouvoir provoquée par la dissolution précipitée de juin 2024 a suscité chez les agents publics de nombreuses interrogations et une profonde inquiétude.
Ecarté par les électeurs au soir du 7 juillet, ce risque reste latent, dans un contexte de progression des partis xénophobes et illibéraux en France comme en Europe. S’il appartient à chaque citoyen sincèrement convaincu des dangers d’une telle situation de l’empêcher par toutes les voies qu’il juge utile, discuter de ses implications concrètes pour le service public et ses agents est désormais une nécessité.
L’extrême droite au pouvoir serait-elle susceptible de bouleverser en profondeur le cadre de la légalité républicaine et de l’État de droit, fondement des missions du fonctionnaire ? Existe-t-il un droit à la désobéissance qui trouverait son fondement dans la sauvegarde de principes républicains qui apparaitraient menacés à l’occasion de l’application d’un texte ou d’un ordre hiérarchique ?