Édito

Turbulences politiques

Publié le 6 juin 2025
Au milieu de recompositions nombreuses, notre système politique se prépare pour les prochaines échéances municipales. Les partis sont-ils en ordre de marche ? Le récent vote interne des Républicains offre l’occasion de faire un point sur la situation stratégique de ce parti. Les élections municipales sont aussi le moment de s’interroger sur la figure du maire, considéré comme « proche des habitants ». Mais la figure de l’habitant lui-même est en métamorphose, pris entre plusieurs espaces de vie.

Les militants LR ont voté pour une nouvelle direction de leur parti. Le retour récent au gouvernement de personnalités du parti ne peut pas masquer une perte de d’influence et une incertitude stratégique d’un mouvement privé de l’accès aux responsabilités depuis l’échec de Nicolas Sarkozy en 2012. Les faiblesses stratégiques sont nombreuses, rappelle Yoan Taïeb. La guerre des égos, après la scission récente d’Éric Ciotti, monopolise l’attention alors que le parti affecté par le rétrécissement de son électorat et la concurrence idéologique de l’extrême droite.

Les Républicains demeurent un parti solidement implanté localement, et pourraient tirer parti des prochaines élections municipales. Celles-ci sont souvent perçues comme un moment de réassurance pour le système politique, en mettant en avant des figures familières et stabilisatrices : les maires et élus de proximité, « ancrés dans les territoires ». Pourtant, comme l’explique Daniel Béhar, cet ancrage local est lui-même en recomposition. L’habitant, désormais, ne se confond plus simplement avec l’électeur, l’usager des services publics ou le contribuable : il devient une figure éclatée, aux contours mouvants. Cette évolution oblige à repenser en profondeur le rôle du maire en tant qu’élu de proximité.

À l’heure où l’on évoque volontiers un monde post-industriel et une économie de plus en plus immatérielle, les tensions actuelles sur le commerce mondial rappellent combien nos technologies, y compris celles de la transition verte, restent tributaires de ressources bien concrètes : les matières premières. De plus en plus convoités, les métaux stratégiques sont devenus des actifs critiques. Risques de pénurie, potentiel du recyclage, capacités de raffinage, obstacles posés par les résistances locales à l’ouverture de nouvelles mines : les questions sont nombreuses. Deux spécialistes, Pierre Jérémie et Bruno Jacquemin, analysent les conditions – économiques, réglementaires, industrielles et géopolitiques – qui déterminent notre capacité à préserver une véritable souveraineté en la matière

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