Édito

L’extinction de voix de la France

Publié le 11 octobre 2024
On ignore aujourd’hui comment le Président de la République et le Premier ministre, qui ne sont pas en cohabitation, vont organiser leurs interventions sur la scène européenne. Ni, surtout, comment ils vont se répartir les rôles de représentation. C’est un facteur supplémentaire de perplexité pour nos partenaires européens qui ont du mal à suivre l’actualité française, entre dissolution ratée, déficit caché et budget disputé.
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En 2017, l’élection d’Emmanuel Macron au son de l’hymne européen avait eu une forte résonance à travers l’Europe. Sept ans plus tard, en ce nouveau cycle européen après les élections du parlement en juin et l’arrivée d’une nouvelle Commission en septembre, l’influence française à Bruxelles décline. Que ce soit au Parlement, au Conseil ou à la Commission, la France se trouve en mauvaise posture relève Yves Bertoncini. La voix de la France affaiblie, c’est notre capacité à influencer les priorités européennes qui est en recul. La révélation brutale du dérapage budgétaire, une nouvelle preuve de notre incapacité récurrente à tenir nos engagements, n’a rien arrangé ces dernières semaines. Et la nomination d’un Premier ministre qui a longtemps servi l’Europe ne suffira sans doute pas à remonter la pente…

La campagne présidentielle américaine est enfin entrée cette semaine dans un débat concret. La candidate démocrate Kamala Harris a fait des propositions précises sur l’extension d’un programme de soutien aux enfants à travers un système de crédit d’impôt fédéral. Le Child Tax Credit, présenté par Sarah D. Rozenblum, constitue déjà un filet de sécurité indispensable à des millions de foyers américains. Alors que ce dispositif est très populaire, il n’en devient pas moins un clivage essentiel de la campagne électorale, les programmes sociaux fédéraux étant considérés comme un enjeu idéologique par les Républicains.

En Espagne, c’est la question fédérale qui cristallise les tensions. Depuis le référendum illégal sur l’autonomie de la Catalogne, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a choisi la voie de l’apaisement sur ce sujet, ce qui lui vaut de vifs reproches du parti conservateur. Pourtant, l’heure d’une réflexion plus générale sur le fédéralisme espagnol, qui s’est construit au fil du temps sans plan d’ensemble, est maintenant venu, plaide Josep Vicent Boira Maiques. Construire un accord global sur les transferts de fonds entre régions autonomes et sur les grands équipements d’infrastructure permettrait de réduire les tensions politiques accumulées ces dernières années. La Catalogne devient le laboratoire où s’invente la nouvelle Espagne.

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