Édito

Malaise social

Publié le 3 octobre 2025
Le travail salarié a longtemps signifié reconnaissance du mérite et promesse de mobilité sociale. Or, Il est aujourd’hui préoccupant de constater que, pour les classes moyennes, cette perspective s’est largement estompée : le travail ne garantit plus un levier sûr d’ascension sociale ni une garantie de perspectives favorables. Le pouvoir d’achat n’est pas le seul sujet de revendication : c’est une incertitude plus large sur les coordonnées du progrès social qui est en cause.

Malgré le ralentissement de l’inflation, après le pic de 2022-23, les Français restent inquiets pour l’évolution de leur pouvoir d’achat. Quand on les interroge, les salariés du privé considèrent dans leur majorité que leur rémunération a stagné, voire reculé, ces dernières années. Plus surprenant, pour répondre à cette préoccupation, ils ne se tournent pas en priorité vers leur employeur mais comptent d’abord sur l’action des pouvoirs publics, comme si les difficultés économiques des entreprises étaient intériorisées. L’analyse de ce paradoxe, qui ressort de l’enquête de Terra Nova menée avec l’Association pour l’emploi des cadres (APEC), permet de mieux comprendre les attentes des salariés du privé vis-à-vis de leur employeur. Au-delà du niveau des rémunérations, c’est un certain flou qui entoure le système des rémunérations, une opacité des critères de progression, qui nourrit un sentiment d’injustice.

Ce sentiment est particulièrement ressenti au sein de la catégorie des « professions intermédiaires » montre encore l’enquête. Les petites classes moyennes expriment un niveau de mécontentement plus élevé même que les salariés plus modestes. Thierry Pech inscrit dans la longue durée l’analyse de ce malaise des catégories longtemps considérées comme les « classes d’équilibre » de la société, qui se voient aujourd’hui perdantes et en décrochage et qui se tournent vers l’extrême-droite. Quel est donc le profil de ces « professions intermédiaires » qui doutent de leur progression professionnelle et sociale ?

Les entreprises doivent définir leur stratégie d’adaptation au changement climatique. Mais la prise de conscience semble à la fois disparate et lacunaire. Comment identifier les facteurs de blocage au niveau des décideurs individuels ? On sait déjà que le coût de l’inaction sera supérieur à celui de l’anticipation, rappelle Amélie Lummaux. Encore faut-il pouvoir identifier les bonnes actions et les investissements utiles, alors que le nombre de variables rend la décision complexe et que l’incertitude paralyse les entreprises. En outre, les domaines d’activité et, surtout, les localisations géographiques des entreprises n’exposent pas aux mêmes risques. Des pistes apparaissent pourtant pour rendre plus lisible le coût de l’inaction climatique.   

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