Le choix de François Bayrou paraît logique puisque celui-ci a été un soutien essentiel du succès d’Emmanuel Macron en 2017. Une ambiguïté existe cependant sur les points communs de leur démarche. Emmanuel Macron n’est pas un centriste : son projet de dépassement de l’opposition entre la Gauche et la Droite ne se rapprochait guère des critiques centristes du bipartisme. Yoann Taïeb a relevé les convergences et les oppositions entre l’histoire politique du Centre et le macronisme qui en constitue à la fois un détournement et un aboutissement.
La révélation d’un déficit plus important que prévu a relancé cet automne les inquiétudes sur le niveau de la dette française, un sujet dont François Bayrou a toujours rappelé l’importance. Le domaine des transports collectifs ne peut esquiver ce sujet : pour promouvoir la décarbonation des trajets du quotidien, il faut investir dans la mobilité décarbonée. Mais lesquels ? Et avec quels financements ? La préférence française pour le train n’est pas toujours de bon conseil. Surtout quand l’investissement ferroviaire est financé par la dette et la ponction des entreprises. Jean Coldefy retrace ici les besoins en mobilité et compare les coûts des différentes modalités de transport. Si l’on veut préserver la compétitivité des entreprises et arrêter de creuser la dette, la meilleure option pour financer nos besoins de transport, c’est de faire contribuer davantage l’usager. Mais comment y parvenir de manière juste et en maintenant l’attractivité des alternatives à la voiture individuelle ?
Aux Etats-Unis, les Démocrates ne sont pas parvenus à installer leur candidate dans une situation permettant de contrarier le retour en force de Donald Trump. Au-delà du déroulement de la campagne, qui a placé trop tardivement Kamala Harris dans la compétition, c’est le positionnement du parti qui est maintenant discuté au sein du parti Démocrate. James Cohen décrypte les deux grands registres d’arguments qui s’opposent. D’un côté, l’aile centriste du parti met en cause la trop grande influence de groupes militants minoritaires, sinon marginaux, et de répertoires d’action, ou parfois même du vocabulaire militant, inaccessible aux électeurs traditionnels du parti. De l’autre côté, l’aile plus radicale reproche le positionnement trop centriste du parti, sa dépendance aux grands intérêts et son incapacité à parler aux classes populaires. Un début de confrontation qui pourrait réactiver une réflexion stratégique et programmatique plus large de la gauche américaine.