Après la trêve olympique, le débat politique a repris au point mort où il était après les élections législatives : beaucoup d’agitation pour cacher une inertie calculée dont chacun croit pouvoir tirer profit. De tous côtés dominent des discours d’intransigeance alors que l’équation d’un Parlement fragmenté appelle, au contraire, négociations et conciliations.
Les partis se trouvent pourtant devant une occasion positive à saisir pour faire évoluer notre fonctionnement politique et donner enfin consistance à la nature parlementaire de la Ve République longtemps écrasée par le « fait majoritaire ». Puisque le Président n’a pas de majorité et que toutes les formations politiques s’en trouvent elles-mêmes très éloignées, c’est aux députés et aux groupes parlementaires de faire preuve d’esprit de responsabilité pour retrouver un rôle central dans la détermination du prochain gouvernement. Mais la phase d’apprentissage semble à peine entamée et s’annonce longue… Ni le Président ni les partis n’agissent comme on pourrait l’attendre dans une démocratie parlementaire normale. Il est désormais évident que le présidentialisme qui a dominé le premier mandat d’Emmanuel Macron n’a plus cours. Reste à en tirer les conséquences à l’Elysée aussi bien qu’au Palais Bourbon.
Pendant que l’actualité politique nationale piétinait, l’actualité internationale s’est au contraire accélérée, notamment aux frontières de l’Europe. Le front militaire s’est de nouveau animé au milieu de l’été en Ukraine. L’armée ukrainienne semblait acculée à une stratégie défensive depuis plusieurs mois, bloquée par le manque d’armements et les difficultés de recrutement de nouvelles forces. Pourtant, c’est une stratégie offensive qu’elle a choisie en lançant ses forces pour la première fois sur le territoire russe. Au-delà de la surprise, comment comprendre cette décision ? Et quelles conséquences peut-on en attendre ?
L’évolution de la guerre en Ukraine domine largement les enjeux des élections qui auront lieu en octobre prochain en Géorgie. Ce pays, désormais candidat reconnu à l’entrée dans l’Union européenne, est dirigé par un oligarque qui ne peut plus masquer sa dépendance au bon vouloir du Kremlin. Même si la population est largement pro-européenne, les conditions particulières du vote permettront-elles un changement d’orientation du pouvoir ? Les très grandes mobilisations du printemps dernier contre une loi répressive à l’encontre de la société civile annoncent-elles le crépuscule de l’influence russe sur le pays ?