Le budget français pour l’année à venir, qui risque fort de ne pas être voté, affiche un déficit de 6%. Alors que le gouvernement de Michel Barnier n’a pas de majorité pour adopter ce budget et qu’il négocie péniblement sa survie à la censure avec le RN, la Commission européenne a bien voulu considérer le projet français comme « crédible ».
Curieuse journée, au cours de laquelle la singularité de la situation française en Europe est apparue deux fois. La première, dans une incapacité à respecter ses engagements budgétaires ; la seconde, dans notre hostilité solitaire à un accord commercial approuvé par l’immense majorité de nos partenaires. De fait, explique Denis Tersen, la situation de l’économie française explique cette appréhension quasi universellement partagée du libre-échange. Notre capacité à gagner des parts de marché s’est affaiblie et nos entreprises les plus mondialisées n’ont pas besoin de traités commerciaux, ayant installé leurs activités hors des frontières depuis longtemps. La France a-t-elle les moyens de gagner le bras de fer qu’elle a engagé avec ses partenaires européens qui ont beaucoup plus à y gagner ?
L’Europe a encore subi cette semaine une nouvelle secousse, avec les résultats du premier tour de l’élection présidentielle roumaine, qui a vu percer un candidat pro-russe sorti de nulle part. Le phénomène est récurrent : les élections en Europe centrale et orientale sont soumises à des manœuvres d’ingérence russe, plus ou moins sophistiquées, mais désormais systématiques. Ce fut aussi le cas en Moldavie, qui se prononçait ces dernières semaines à la fois sur un référendum constituant qui a inscrit l’objectif d’adhésion à l’Union Européenne dans la loi suprême du pays et pour l’élection présidentielle, qui a reconduit Maia Sandu, la présidente sortante. Elior Chollet présente la situation de ce pays situé aux confins de l’Europe, confronté à une force sécessionniste en Transnistrie, soumis à une intense pression russe mais où les forces pro-européennes ont loyalement remporté l’élection. Un exemple de résistance aux tentatives d’ingérence russe, qui vaut pour toute la région.