De nouvelles formes de participation sont expérimentées pour des consultations locales aussi bien qu’à l’échelle nationale. Pour les faire découvrir et, surtout, pour proposer de les expérimenter, Terra Nova et la ville de Nancy ont organisé le mois dernier un forum, intitulé « Place(s) de la démocratie » (dont on peut retrouver la présentation et les vidéos ici). Ce Forum de trois jours a été l’occasion de réfléchir à l’état de notre démocratie et aux perspectives de sa réinvention lors de tables rondes et au cours d’ateliers participatifs, faisant écho à de nombreuses publications déjà présentée dans La Grande Conversation. Dans le cadre de cet événement, nous avons proposé aux internautes de participer à une forme de délibération en ligne d’un genre nouveau, grâce à la plateforme collaborative Pol.is. Cet outil permet d’organiser une consultation/délibération, en déposant des propositions et en votant sur les propositions formulées par les autres participants.
L’objectif de ce nouveau format est double. Il vise à réunir un grand nombre de participants et de dépasser ainsi les échelles habituelles des panels qualitatifs. Il permet aussi, par la manière dont les réponses sont traitées par un algorithme, de rapprocher les participants par groupes de sensibilité et de faire ressortir les positions qui les rassemblent en dépit de leurs antagonismes. Cet outil est donc particulièrement intéressant pour discerner des propositions capables de réunir de larges majorités, y compris sur des sujets clivants. C’est pourquoi nous avions choisi de soumettre à cette occasion une question très polarisante : « Comment construire des relations de confiance entre la police et la population ? ». Nous présentons cette semaine une analyse des résultats de cette consultation collaborative dont les principaux chiffres avaient été dévoilés au cours du forum de Nancy.
Depuis la fin de l’été, le président de la République s’est montré très investi sur les sujets de l’école. Dans un long entretien destiné aux jeunes, il a notamment défendu l’augmentation des heures consacrées au sport en primaire et au collège. La valorisation de l’exercice physique pour faciliter les apprentissages, défend-il, est démontrée par des études empiriques. Mais ses propos tendent à confondre le sport et le défoulement pour les élèves, qu’un trop plein d’énergie rendrait inattentifs en cours. Quel lien peut-on donc faire entre les bienfaits d’une activité physique régulière et la faculté d’attention ? Mélanie Heard revient ici sur la place du sport à l’école et les objectifs pédagogiques assignés à cette discipline.
Enfin, nous proposons une nouvelle contribution sur le décompte des émissions carbone. Les urbanistes et les architectes commencent à débattre de la contribution de l’immobilier aux émissions de gaz à effet de serre. Peut-on établir le « poids » d’une habitation ? Le sens de cette question est en train de changer : il ne s’agit plus de savoir quelle charge un bâtiment impose au sol sur lequel il repose et laisse sa marque mais de connaître le « poids » des émissions dans l’atmosphère, de la construction d’un bâtiment à sa mise au rebut ou à son démantèlement. A chaque étape, le secteur de la construction doit apprendre à se poser de nouvelles questions en termes de sobriété et d’allègement carbone. Peser moins, c’est une nouvelle façon pour l’architecture de tendre vers les hauteurs, nous disent Carlo Ratti et Mette Ramsgaard Thomsen.
