Obtenu à une large majorité (305 voix pour, 199 voix contre), le vote de la loi sur la fin de vie à l’Assemblée nationale marque une étape importante vers la reconnaissance d’une aide à mourir. Le texte, longuement discuté et enrichi par le débat parlementaire, doit désormais passer au Sénat. Depuis les travaux de la convention citoyenne sur la fin de vie, La Grande Conversation a suivi les débats entourant ce texte et donné la parole à des juristes, des médecins, des philosophes, des citoyens et responsables politiques, y compris le rapporteur du texte, Olivier Falorni.
Avec le vote de la loi, qui en stabilise le texte, on sait désormais comment sont définies les situations qui seront exclues du droit à bénéficier de l’aide à mourir. Le législateur, sans doute pour répondre aux craintes de « dérives » ou de « loi permissive », a établi un périmètre restrictif. François Blot dresse la liste des profils dont les demandes seront rejetées. La prudence s’imposait sans doute pour tenir compte d’un Sénat qu’on sait réservé sur le sujet. Mais, même s’il faut considérer les progrès permis par ce texte, on est loin d’une grande loi de solidarité avec des patients placés dans une situation de souffrance insupportable.
Le débat se poursuit sur la réforme de notre système de retraite. Après l’abandon du projet d’un système par points au cours du premier mandat d’Emmanuel Macron, la dernière réforme ne garantit pas un équilibre du système, fragilisé par les perspectives démographiques dégradées. C’est pourquoi resurgit l’idée de passage à un système par capitalisation. Si l’on peut convenir que celui-ci présente des avantages, on voit cependant mal comment gérer la période de transition d’un système à l’autre. C’est l’objet du débat lucide et argumenté de deux spécialistes du sujet, Eric Weil et Bertrand Martinot. Si un chemin de réforme paraît praticable à ce dernier, Eric Weil rappelle que le contexte budgétaire particulièrement tendu complique l’équation au point de la rendre peu crédible.
La situation budgétaire est aussi particulièrement tendue pour l’assurance maladie. Pour Terra Nova, le directeur de l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris (APHP), Nicolas Revel, rappelle les impasses d’une démarche purement comptable et d’économies au jour le jour. Un autre modèle est à inventer. Une stratégie viable ne peut faire l’impasse sur la qualité des soins et l’attractivité des métiers. Une nouvelle organisation du suivi des pathologies chroniques est également centrale pour la maîtrise des dépenses de santé.