Après ces semaines confuses, il n’est donc pas inutile de revenir sur les cinq actes de cette pièce encore inachevée. Certains acteurs se sont agités en coulisses tandis que d’autres, sur le devant de la scène, n’ont eu qu’un rôle de figuration. Jeu de dupes, fausses sorties et changements de rôles, où les derniers entrés sur scène pourraient bien garder le rôle principal.
Les élections européennes de juin dernier n’ont pas eu des effets de politique intérieure qu’en France. En Italie, la Présidente du conseil, Giorgia Meloni a été largement confortée à titre personnel par le vote des Italiens nous explique Luca Barana. En menant elle-même campagne comme candidate, elle a utilisé l’élection comme un référendum en faveur de sa politique. Cependant, le paysage politique italien, en métamorphose continue depuis plusieurs décennies, commence peut-être à se stabiliser avec l’affirmation d’une figure d’opposition, Elly Schlein, capable de fédérer la gauche. Laboratoire politique, l’Italie annonce-t-elle une nouvelle phase de recomposition en Europe ?
La grande continuité apparente des institutions européennes ne doit pas occulter des lignes de fracture qui peuvent miner son projet. Une péripétie de la vie des affaires a attiré l’attention cet été en Espagne. Le gouvernement espagnol a bloqué un projet de rachat d’une entreprise espagnole par une entreprise hongroise au nom de la défense de la sécurité nationale. Cette décision lourde de sens, qui n’a pas été contestée par Bruxelles, montre que le fonctionnement du marché unique, au-delà de cet événement singulier, pourrait être atteint par la stratégie de défiance promue par le Premier ministre hongrois depuis des années.
Comment extraire un pays du fossé autoritaire ? La question se pose depuis des années à propos du Venezuela où les résultats des élections récentes n’ont pas fait bouger le pouvoir d’un iota. Les formules de transition nécessitent l’intervention de médiateurs internationaux, en l’occurrence les gouvernements latino-américains voisins. Mais, alors même que la répression de toute opposition politique est en cours, comment imaginer donner demain des garanties à ceux-là mêmes qui bénéficient aujourd’hui de la corruption et de la violence politique ?
Aux Etats-Unis, le débat des candidats est toujours un temps fort de la campagne. Cette semaine, le duel entre Kamala Harris et Donald Trump a effacé la fâcheuse impression laissée avant l’été par la contre-performance de Joe Biden, annonciatrice de son retrait de la course. Face à un candidat comme Trump, l’exercice ne peut pas porter sur le fond des programmes. Kamala Harris devait relever quatre défis à la fois lors de sa prestation télévisée. A-t-elle passé l’épreuve avec succès ?
