Le feuilleton à rebondissement de la formation du gouvernement connaît un aboutissement temporaire dans l’annonce du gouvernement Barnier. Indépendamment du casting des ministres qui traduit une difficulté à trouver une composition correspondant aux équilibres des assemblées et de l’opinion, il est surprenant à un double titre. Tout d’abord parce qu’il associe deux des partis qui ont perdu le plus de députés lors des dernières élections par rapport à la législature précédente. Ensuite, parce qu’il conduit des députés souvent élus, du fait du front républicain, contre des candidats du Rassemblement national, à agir sous la menace d’une censure du parti d’extrême droite, et par conséquent dans sa dépendance comme l’a fait clairement fait comprendre cette semaine Marine Le Pen.
Pourtant, rappelle Thierry Pech, ce qui ne devrait pas surprendre, c’est l’association de la majorité présidentielle avec le parti des Républicains, tout affaibli qu’il soit. En effet, les rapprochements entre les forces macronistes et la droite conservatrice étaient nombreux depuis 2022. Les Républicains étaient déjà des partenaires de la majorité pour de nombreux textes. Et leur porosité aux idées de la droite extrême avait fini même par contaminer le texte de la loi immigration. On observe donc étrangement, par delà les péripéties laborieuses de cet été, une continuité de l’orientation toujours plus droitière du macronisme.
Aux États-Unis, la forte polarisation de l’opinion n’épargne pas le débat sur la santé. De nombreux sujets opposent radicalement les candidats : l’avortement en premier lieu mais aussi la couverture santé ou encore l’accès au soin. Mélanie Heard fait ici le point sur l’ensemble des questions qui animent la campagne, dans un pays frappé par un recul stupéfiant de l’espérance de vie. Sur la plupart des enjeux de santé, la candidate démocrate, Kamala Harris, apparaît nettement plus crédible que son concurrent républicain. Mais cela suffira-t-il à convaincre les électeurs indécis dans les États clés ?
En Europe, la Pologne apparaît aussi comme un pays très divisé. Bien que l’appartenance à l’Europe et le soutien à l’Ukraine figurent parmi les questions les plus consensuelles, le pays reste marqué par les fractures internes accentuées par le parti conservateur Pis quand il était au pouvoir. Les récentes élections européennes ont confirmé, détaille Maria Skora, l’importance des questions de sécurité pour ce pays frontalier de l’Ukraine. Elles ont aussi rappelé les divisions de l’opinion polonaise sur le Pacte vert européen, ainsi que sur le pacte migratoire.