Édito

La France et son budget

Publié le 29 septembre 2023
Les discussions sur le budget 2024 de la nation ont commencé. Le gouvernement doit révéler ses priorités. Au-delà de l’équilibre général, c’est l’effort engagé en faveur de la transition écologique qui est particulièrement observé. A l’heure des choix, de multiples débats s’engagent.
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Les dépenses publiques ne peuvent pas financer à elles seules la transition, une part reviendra au secteur privé. Mais la puissance publique peut encourager et orienter au mieux cette dépense privée pour parvenir aux objectifs de décarbonation. Plusieurs outils sont à la disposition des pouvoirs publics : la réglementation, la fiscalité ou encore les subventions publiques. Nous publions cette semaine une note d’Impact France qui plaide pour l’utilisation de deux outils supplémentaires : l’éco-conditionnalité des aides publiques et la fiscalité comportementale. La mobilisation des entreprises pour le climat a commencé. Mais l’ampleur des mutations qui nous attendent ne nous permet de négliger aucun outil pour changer les comportements.

L’innovation et l’imagination devront s’imposer pour que les politiques publiques de demain relèvent le défi du changement climatique. Ces qualités ne sont pourtant guère présentes, relève l’urbaniste Jean-Marc Offner, dans les politiques locales : des solutions clés en main semblent s’imposer partout, la réponse aux questions locales d’aménagement prenant un air étrangement uniforme sur le territoire. Trois exemples sont emblématiques de cette standardisation : la nouvelle règle de zéro artificialisation nette (ZAN), les zones de faibles émissions (ZFE) qui réservent la mobilité en cœur d’agglomérations aux véhicules les moins polluants et les RER métropolitains dont un gigantesque programme a été annoncé pour 10 métropoles. Veut-on vraiment laisser de l’autonomie de décision aux pouvoirs locaux ou ne cherche-t-on pas sans cesse à renationaliser les politiques locales ?

Une action publique volontaire reste plus que jamais nécessaire pour lutter contre la pauvreté. La baisse du chômage enregistrée ces dernières années ne suffira pas à répondre aux besoins. Le retour vers l’emploi reste un facteur majeur de protection contre la grande exclusion mais ne supprime ni la précarité ni la stigmatisation.  En outre, la pauvreté ne se réduit pas à une difficulté d’accès au travail. C’est pourquoi le Président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), Pascal Brice, plaide ici pour que le « Pacte des solidarités » annoncé le 18 septembre 2023 soit complété par des mesures affrontant vraiment les difficultés structurelles touchant le logement, les migrations et une transition verte qui devra être juste.

La Grande Conversation éclaire aussi le débat politique cette semaine, en s’intéressant aux mémoires politiques de Nicolas Sarkozy. Un auteur qui écrit ses mémoires maîtrise par définition le choix des sujets qu’il aborde. Quand il sort de son cadre chronologique pour donner son avis sur une actualité controversée, que rien ne l’obligeait à aborder, cela retient forcément l’attention. La manière dont Nicolas Sarkozy utilise la parution du second tome de ses souvenirs consacrés à ses années élyséennes comme d’une tribune pour donner son avis sur l’Ukraine a surpris Gérard Courtois qui a lu pour La Grande Conversation le nouveau volume de l’ancien président. Pourquoi tient-il tellement à faire savoir ce qu’il pense de la résistance ukrainienne à la Russie ? 

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