En janvier, le retour officiel de Donald Trump à la Maison Blanche sera effectif après son investiture à Washington. On sait déjà, malgré l’imprévisibilité annoncée du Président, que les institutions et les procédures permettant une concertation internationale sur de grands défis communs sont fragilisées. Comment, dès lors, se demandent les économistes Jean Pisani-Ferry et George Papaconstantinou, espérer répondre efficacement au changement climatique, aux risques sanitaires ou préserver la prospérité économique ? Donald Trump veut faire de l’Amérique un leader global mais solitaire qui exerce son hégémonie sur les Etats européens ou le Canada comme celle qu’exercent Poutine ou Xi Jin Ping sur leurs États vassaux. Mais le monde a-t-il besoin d’un hégémon, une super-puissance chargée d’orchestrer la coopération internationale ou, du moins, de garantir le statu quo global ?
L’Union européenne est directement mise en cause par le nationalisme agressif des Républicains américains. La Pologne, qui assume la présidence tournante de l’UE depuis le 1er janvier, fait partie des pays qui plaident pour un renforcement géopolitique de l’Europe. Quel est son programme à la tête du Conseil de l’Union européenne ? La sécurité a été placée au centre de ses priorités, explique l’expert polonais Jan Farfal. Très mobilisée sur les questions militaires depuis le début de l’agression russe contre son voisin ukrainien, la Pologne accordera également une attention particulière au processus d’élargissement.
La guerre russe a relancé le processus de candidature ukrainienne à l’UE. Le chemin de l’adhésion sera lent et complexe mais la mobilisation est forte à Kyiv pour répondre aux demandes européennes. Leo Litra fait le point sur l’avancée des négociations, dont les étapes sont marquées par des rendez-vous réguliers avec les experts européens. Politique agricole, État de droit, corruption, contentieux mémoriels avec les pays voisins… tous les sujets sont sur la table de négociation. Encore faut-il que l’Ukraine, pour être acceptée comme État membre de l’UE, recouvre son intégrité territoriale ou, du moins, sorte de la situation actuelle de confrontation militaire.
De manière contre-intuitive, la guerre n’avait pas mis fin au transit du gaz russe à travers les gazoducs traversant l’Ukraine. C’est ainsi que le gaz russe continuait à approvisionner des pays de l’UE comme l’Autriche, la Hongrie, l’Italie, la Slovénie, la Tchéquie etc. Les accords qui avaient permis le maintien de ce transit ont expiré la 31 décembre dernier. Expert des questions européennes, Laurent Leroy fait le point sur ce qui change dès lors pour les pays européens, mais aussi pour la Russie, privée d’un débouché commercial important, et l’Ukraine, qui percevait des sommes conséquentes au titre du transit. Alors que l’Europe se trouvait au bord d’une crise énergétique en 2022, elle réussit à s’émanciper de sa longue dépendance au gaz russe sans que les consommateurs européens n’aient conscience, lors du passage à la nouvelle année, de cette nouvelle donne énergétique qui se déroule sans heurts majeurs.