12 mars 2024
- Par Mélanie Heard
Face à la hausse de l’infertilité, le chef de l’Etat a annoncé en janvier 2024 qu’« un grand plan de lutte contre ce fléau serait engagé pour permettre » un « réarmement démographique ». Il a donc postulé que la lutte contre l’infertilité pouvait contribuer à combattre le problème de la baisse de la fécondité. L’infertilité, que les techniques de procréation médicalement assistée aident désormais à réduire, est couramment attribuée à deux causes : le retard de l’âge de la procréation et l’impact des expositions environnementales. La question de savoir quel impact démographique attendre de la lutte contre l’infertilité est cependant loin d’être tranchée dans la littérature scientifique.
11 mars 2024
- Par Daniel Bloch
Le CAP et le baccalauréat professionnel sont les diplômes de plus d’un Français sur trois. Or ils ne sont plus au niveau qui conviendrait aux besoins de notre économie. Ce dysfonctionnement porte préjudice tant aux diplômés eux-mêmes qu’à notre économie. Pour y remédier, Daniel Bloch propose d’augmenter la durée de préparation de chacun d’eux, en particulier pour répondre à l’une des causes majeures du problème : la dégradation du niveau des compétences en fin de troisième, à l’entrée en enseignement professionnel.
8 mars 2024
- Par Kenza Tahri
Le 16 janvier 2024, le Président de la République s’est alarmé du déclin de la natalité française et a proposé notamment, pour y remédier, un congé parental “plus court et mieux rémunéré”. Cette proposition va dans la bonne direction. Mais, si elle doit être soutenue pour des raisons de justice et d’équité, il est douteux qu’elle permette un rebond de la natalité.
7 mars 2024
- Par Marc-Olivier Padis
Sommes-nous trop nombreux ? Cette inquiétude ancienne est reprise dans l’éloge de la décroissance démographique défendue par William Desmonts. Ses arguments sur les effets bénéfiques du recul des naissances peuvent être confrontés à des situations de pays où la baisse de la population est déjà une réalité. Mais, surtout, n’oublions pas que la procréation fait l’objet de revendications et de luttes sociales, en particulier féministes, pour défendre un droit personnel à la liberté de choix.
6 mars 2024
- Par David Miet
La densification douce consiste à utiliser les espaces disponibles sur des parcelles déjà construites. Même si elle concerne toujours de petits projets, le potentiel à mobiliser apparaît considérable. Ces opérations menées avec les propriétaires permettent de valoriser leur patrimoine et de répondre au besoin de logements sans artificialiser de nouvelles terres ni renvoyer les nouveaux habitants à la périphérie des villes.
6 mars 2024
- Par Didier Mignery
Solution originale pour développer des projets immobiliers tout en rénovant l’ancien, sans consommation de foncier, la surélévation est une pratique ancienne, ancrée dans les paysages urbains. Elle peut aujourd’hui répondre aux besoins de rénovation du patrimoine et de création de logements dans les centres urbains par la contribution à une densification douce, soucieuse de l’environnement.
Dossier
5 mars 2024
Comment construire de nouveaux logements accessibles et bien situés sans poursuivre l’étalement urbain ? Une solution consiste à encourager les projets de petits propriétaires sur leur parcelle. Ce mouvement de densification douce n’est plus marginal. Il peut contribuer à relancer la production de maisons individuelles, sans installer les habitants dans des lotissements construits toujours plus loin. En quoi l’auto-promotion consiste-t-elle et peut-elle apporter une réponse à la crise actuelle du logement ?
5 mars 2024
- Par William Desmonts
Faut-il vraiment craindre, comme le fait le Président de la République, un déclin démographique français ? Prenant à contre-pied le projet de "réarmement" démographique annoncé par celui-ci, l'auteur expose ici les inconvénients qui résultent selon lui d'une natalité française trop dynamique et invite à reconnaitre les bons côtés de la décroissance : une moindre charge pour les actifs, moins de besoin de logements, moins de pression sur les ressources naturelles... Fort bien argumenté, ce texte invite à la discussion. Il sera suivi cette semaine par la parution d'une réponse de Marc-Olivier Padis.
Dossier
4 mars 2024
Le recul des naissances amorcé dans notre pays depuis une dizaine d’années est désormais en haut de l’agenda politique. Ce « réarmement démographique » dont le président de la République fait une priorité, quels leviers d’action publique pourra-t-il mobiliser ? Tout dépend d’abord du diagnostic que l’on pose sur les causes de la baisse de la fécondité: choix de vie des couples, baisse subie de la fertilité, contraintes liées au travail, au logement ou à l’éducation, égalité femmes/ hommes… la natalité est, par ses déterminants comme par les politiques publiques qui la soutiennent, au carrefour de toutes les politiques publiques. Dans ce dossier, La Grande Conversation explore les connaissances dont nous disposons pour décrire la baisse de la fécondité et comprendre la pertinence des réponses publiques.
4 mars 2024
- Par Thierry Pech, Yves Mariko
Une projection de l’ONU fixe à 2080 la date à laquelle l’humanité pourrait atteindre son pic de population, autour de 10 milliards d’habitants. Partout dans le monde, depuis l’an 2000 et avec une accélération notable depuis 2015, on assiste à une baisse de la fécondité. S’il existe une tendance au « désarmement » démographique, elle est aujourd’hui d’abord mondiale. Reste que les Européens seront les premiers à entrer dans « l’hiver démographique », et que la France n’est plus épargnée, même si elle conserve certains traits singuliers.
29 février 2024
- Par Lily Munson
"Le pavillon fait partie du rêve français" : avec cette déclaration, le Premier ministre Gabriel Attal a mis en lumière la place de l'habitat pavillonnaire dans la politique du logement. Les zones pavillonnaires, longtemps considérées comme un problème plutôt qu'une solution, peuvent contribuer à répondre au manque de foncier disponible pour construire de nouveaux logements. La réponse à la crise du logement pourrait ainsi venir des habitants eux-mêmes, sous la forme de l'auto-promotion.
27 février 2024
- Par Richard Delorme
Dès avant le Covid, pédopsychiatres et enseignants alertaient sur l’état de la santé mentale des enfants. Mal-être, troubles du comportement ou des apprentissages, et difficultés d’accès à des prises en charge adaptées : ces observations partagées manquaient cependant de données probantes. Publiée à l’été 2023, l’Étude nationale sur le bien-être des enfants (Enabee) a dressé un panorama inédit en France de la santé mentale des 3-11 ans. Conduite de la maternelle au CM2, auprès de plus de 15 000 enfants, 15 000 enseignants et 10 000 parents, elle a montré que 13 % des enfants de 6-11 ans présentent un trouble probable de la santé mentale. Richard Delorme, responsable du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Robert Debré, est membre du comité scientifique de cette étude : il en expose ici les enseignements et explore les défis auxquels l’action publique doit répondre.