L’actualité politique reste marquée par l’incertitude liée à l’absence de majorité stable à l’Assemblée nationale. Seule évidence : il ne peut pas y avoir de nouvelle dissolution avant l’été prochain. Mais indépendamment de cette contrainte institutionnelle, il n’est pas certain que les partis aient intérêt à une nouvelle dissolution avant 2027. Yoann Taïeb répertorie ici les motivations des divers groupes politiques à l’Assemblée, en montrant pourquoi le statu quo pourrait correspondre aux préférences et aux calculs de chacun d’entre eux.
La France n’est plus une exception démographique en Europe. Publié cette semaine, le bilan démographique de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) confirme, pour la deuxième année consécutive, le recul des naissances en France. Installée depuis 2011, cette tendance aura des effets cumulatifs de long terme sur la population active, le besoin de logement etc. Faut-il s’en inquiéter ? Notre dossier « Relancer la natalité ? » montre pourquoi ce sujet reste sensible dans les débats actuels.
La natalité est un sujet très présent dans le discours politique français. Depuis la Troisième République, des courants de sensibilités différentes, à la fois natalistes et familialistes, défendent une politique encourageant la procréation au nom du redressement national. Les associations catholiques et les courants républicains se rejoignent pour défendre une démographie dynamique. D’où, sur la longue durée, une très grande stabilité des politique familiale.
Aujourd’hui, le débat politique a été relancé par une ambition sans lendemain de « réarmement démographique » par le Président de la République qui ciblait en particulier la progression de l’infertilité. Le sujet est aussi très présent à l’extrême-droite qui y voit une manière de résister à la « submersion migratoire » dont elle fait son fonds de commerce et multiplie les promesses aux jeunes ménages. A l’inverse, des courants malthusiens s’inquiètent des effets de la croissance de la population mondiale sur les ressources naturelles et voient plutôt des bénéfices à la perspective d’une baisse démographique.
Si les sociologues et les démographes ont du mal à évaluer l’impact des politiques familiales sur le nombre des naissances, le débat ne doit pas finir par occulter le libre choix des femmes dans la procréation. La politique nataliste s’apparente souvent à une manière d’assigner des rôles sociaux rigides aux femmes et aux hommes, au détriment d’une politique d’égalité. C’est pourquoi, dans une perspective progressiste, si la puissance publique se doit de garantir la liberté de pouvoir choisir ou non d’avoir des enfants, il est également de son ressort de chercher à permettre aux individus qui le souhaitent de concrétiser leur désir de famille, dans les meilleures conditions possibles.